You & me could write a bad romance [Alessandrooo, Fernando :P]

Entrée dans la résidence de la Casa Del Sole était un véritable jeu de cache-cache aux yeux de la jeune Tiziana Di Costanzo, le but du jeu étant de ne surtout pas croiser le grand méchant loup, c'est-à-dire, sa stupide frangine : Az' la méga-supra-naze (saluez la rime =D). Retirant ses talons, au cas où cette cinglée seraient la reconnaître au bruit de ses talons, elle fila sur la pointe des pieds dans les escaliers. Si jamais, elle avait le malheur de lui tomber dessus, cette tarée allait encore une fois lui réclamer les...elle ne savait plus combien d'euros qu'elle avait eu la mauvaise idée de lui piquer. Déjà qu'elle se servait sur sa paie de l'hôtel...Bref, Tiz' était dans une merde sans nom et cela jusqu'au cou, depuis la mort de ses parents. L'argent manquait de plus en plus, malgré les heures supplémentaires à bouger son fessier au Macarena Club. Foutue vie, elle était certes née au soleil, mais pas sous la bonne étoile, et après avoir passé plus de 20 ans de sa vie à vivre dans le luxe, sans manquer de rien, tout en foutant rien, la vie lui tombait dessus, comme une épaisse épée de Damoclès, la vie voulait apparemment lui donner une bonne leçon et lui réclamait des comptes. Putain de misère.

Essoufflée, toujours à tâtons, malgré le fait qu'elle soit passée depuis un petit moment déjà devant l'appartement numéro deux, elle continua à glisser en silence dans les couloirs de la résidence. Il lui fallait de l'argent, et en piquer à sa soeur était visiblement plus possible. Les dettes commençaient à sérieusement s'accumuler et si elle ne remboursait pas très vite Angelo, ce-dernier refuserait certainement de la fournir...et là, autant dire que c'était la fin et que les chances de s'en sortir, ou du moins de trouver une foutue justice arriveraient à zéro. Il lui restait bien une solution, mais bordel qu'elle la détestait...seulement, elle n'avait plus le choix, alors, recoiffant ses belles boucles d'or, elle tapa doucement contre la porte d'Alessandro, se maudissant déjà d'avoir eu cette putain d'idée. Alessandro l'aiderait, ça s'était sûr, mais elle en payerait les conséquences, elle payerait le fait de lui avoir briser le coeur, elle payerait pour être l'unique fautive de son train de vie actuel. Alors que la porte s'ouvrait et qu'elle s'attendait pourquoi pas, à le trouver nu en compagnie d'une des nombreuses nymphomanes de la Casa, voir plusieurs, elle murmura d'une voix de petite fille :

« Salut Aless'...J'ai besoin de toi... »

Messages : 35 Date d'inscription : 11/07/2010

"Encore un jour se lève sur la planète France, doucement je sors de mes rêves je rentre dans la danse, comme toujours il est huit heures du soir j'ai dormi tout le jour, je me suis encore couché trop tard je me suis rendu sourd".
Dans son immense appartement, Alessandro errait seul, passant du salon à la chambre, et de la chambre à la cuisine. Les lendemains de cuite, et les lendemains de baise étaient toujours douloureux, même avec un entraînement comme le sien. Et puis, il aimait jouer à l'ange déchu, perdu dans ses pensées. Mais attention, il ne pensait jamais vraiment. Penser, c'était souffrir. Penser, c'était se souvenir des bons moments, des instants de plaisir intense. Penser, c'était se rappeler comment une petite salope avait brisé son coeur, en lui faisant connaître le bonheur à l'état pur, pour mieux provoquer sa chute, et lui faire vivre l'enfer. Alors, depuis, Alessandro avait un seul mot à la bouche : se venger. Se venger, mais aussi profiter. Il enchaînait alors les filles, ne passant jamais plus d'une nuit avec elles, ne prenant jamais leurs numéros de téléphone, ni de leurs nouvelles. Il était un Don Juan, il était un salaud. Il était elle. Et quand il lui arrivait de passer plus d'un soir avec la même fille, c'était dans le seul but de la faire souffrir à en crever, parce qu'elle ressemblait à son pire cauchemar et qu'elle devait payer pour ça. Il jouait alors à l'amoureux idéal, l'amant parfait ... et quand la demoiselle était suffisamment accro au point de vouloir lui présenter ses parents ou de parler mariage, il l'écrasait telle une merde, en la plaquant de la pire façon qui était : soit en couchant avec une autre sous son nez, soit en la rabaissant plus bas que terre en l'humiliant, il pouvait aussi la jeter du jour au lendemain, sans explication, se contentant juste de lui faire apporter ses affaires par un coursier. Il ne manquait jamais d'idées.
Du bruit à l'entrée le sortit alors de ses songes. Il n'attendait personne. Alessandro était assez solitaire au fond. Il finit par se lever, trainant son corps fatigué et emmitouflé dans un peignoir en soie. Il fit l'erreur de ne pas regarder à travers le judas afin de savoir qui venait le sortir de son hibernation d'après baise, et tomba alors nez à nez sur celle qui était responsable de l'homme qu'il était devenu. Celle que toutes les victimes d'Alessandro devaient détester, plutôt que lui. Il poussa un immense soupire. Elle avait besoin de lui. Comme par hasard. Elle était sa faiblesse, et elle le savait, elle en jouait, comme si elle n'en avait pas assez profité quand ils étaient ensemble et qu'il était sa marionnette. Il savait qu'il ne pouvait pas lui résister, mais par fierté, il voulait au moins tenter de résister, de lutter. Il la regarda alors avec un regard noir et lui dit, sur un ton monotone, sans aucune émotion :

- Dégage Tiz'.

Et il essaya de lui refermer la porte au nez ...

Tiziana n'était pas née de la dernière pluie et avant que son très cher ex ait l'idée merveilleuse et pas couillue du tout de lui fermer la porte au nez, la jeune femme avait glissé un de ses petits petons dans l'entrebâillement de la porte. Il était hors de question que le jeune homme la jette de la même manière qu'Az', surtout qu'elle savait très bien qu'il était incapable de lutter contre elle. Fermer la porte était au fond une belle fuite, un moyen peut-être de contrôler les choses, face à son minois, face au passé, mais Tiz', pas vraiment angélique, malgré sa chevelure d'or et ses adorables yeux bleus, ne pouvait en aucun cas "dégager" ou lui foutre la paix, c'était désormais d'ordre vitale et même si ne pas abuser, ne pas accentuer la cassure au sein du petit coeur de l'unique garçon qu'elle avait du sincèrement aimer de toute sa vie, était au fond d'une grande importance, ou du moins méritait qu'elle ne joue pour une fois pas à la garce, elle ne pouvait tout simplement pas. Elle ne pouvait pas baisser les bras face à Az', alors qu'elle estimait que c'était purement elle le problème, celle qui était également responsable de leur rupture...Parce qu'après tout, si la jeune Di Costanzo n'avait pas du vendre sa dignité au diable afin de survivre, peut-être qu'elle serait toujours à son bras, toujours en train de trainer en petite culotte dans le magnifique appart' du jeune homme...peut-être...
Une des raisons pour lesquelles Tiziana avait rompu était bien évidemment le fait qu'elle refusait de faire la charité, et malgré elle, elle se retrouvait là, devant la porte de ce garçon qu'elle pouvait encore parfois idolâtrer mais surtout haïr depuis qu'ils n'étaient plus. De ce garçon capable de changer de partenaires chaque nuit, de ce garçon qui semblait l'avoir oublié d'une facilité déconcertante. Alors, son pied toujours coincé dans l'entrebâillement de la porte, elle baissa un instant les yeux, une petite moue accaparant son visage :

"Aless', je t'en prie, me fait pas ça...Je suis dans une merde pas possible. J'ai besoin de toi...J'ai besoin d'argent, un petit chèque et je te jure que je dégage...Je suis prête à te donner tout ce que tu veux en échange, mais pitié, me lâche pas !"

Et à la force de son pied, elle tenta d'ouvrir la porte pour se faufiler dans l'appartement du jeune homme, détaillant du regard son peignoir, elle ajouta :

"Tu as de la compagnie ?"

Messages : 35 Date d'inscription : 11/07/2010

Qu'elle était chiante. Tiziana s'était toujours comportée comme une princesse capricieuse. A vrai dire, c'était ce qui faisait son charme, et ce qui avait plu à Alessandro. Il n'aimait pas les filles lisses, parfaites et sans problèmes. Mais il devait avouer que parfois, un peu de calme dans leur relation lui aurait fait du bien. Il s'était douté qu'elle n'allait pas se contenter d'un simple "dégage" pour ficher le camp de son appart, sinon, il se serait inquiété, ce n'était pas le genre de la jeune femme.

Ce qui l'intriguait, c'est qu'elle venait pour une histoire d'argent. Il aurait plutôt parié sur un service à lui demander, tel que cacher un cadavre, cracher dans le café d'Az à l'hôtel, ou encore coucher avec elle parce qu'il lui manquait trop et qu'elle avait envie de lui, tout de suite. Que Tiziana fassa la manche le surprenait. Il était tiraillé entre l'envie d'en finir avec elle, quitte à lui faire sur le champ un chèque avec plusieurs zéros derrière afin d'être débarrassé d'elle, ou celle d'en savoir plus, de profiter de la situation et de la faire chanter pour connaître la vérité. Le hic, c'est qu'il connaissait son ex petite amie, et il savait d'avanace qu'elle ne lui dirait jamais les véritables raisons de son rabaissement. Et il en avait marre des mensonges, des non-dits. Il aspirait à tout autre chose. Alors, histoire d'être tranquille, il attrapa son chéquier et son dernier stylo Mont Blanc, et lui dit, l'air blasé et toujours devant sa porte, ne l'invitant pas à rentrer plus ni plus longtemps :

- Combien ?

Il était là, debout devant elle, avec son stylo levé, prêt à écrire le montant que lui demanderait Tiziana, sans lui demander de compte, rien. En la priant juste de partir avec ce chèque et d'oublier son nom pendant les 150 prochaines années. Mais le jeune homme n'en avait pas fini avec elle puisqu'elle, elle semblait vouloir faire sa curieuse, en demandant à Alessandro s'il avait de la compagnie. Quelle question ! En temps normal, la réponse aurait été oui, sans aucun doute. Mais aujourd'hui, Aless' était seul. Il avait renvoyé chez elle sa dernière conquête de la veille, après l'avoir baisé dans toutes les positions du Kama Sutra toute la nuit. Il ne lui avait même pas offert le petit déjeuner, il ne fallait pas tout mélanger, la fille se serait sûrement trop accroché. En la renvoyant juste après le coït, alors qu'elle avait encore le sexe mouillé, elle aurait moins de peine à se dire qu'elle ne recoucherait plus jamais avec un dieu comme lui.

- Non Tiz', et je ne souhaite pas en avoir avant la prochaine fille que je ramènerai ici cette nuit, alors je répète, combien ?

Il était déjà à bout de nerfs, tapotant son chéquier avec le capuchon de son stylo et attendant de savoir de combien son ex allait le dépouiller.

C'était vital ! Non, ça la tiraillait. Fallait qu'elle rentre et qu'elle vérifie, fallait qu'elle voit ça de ses propres yeux. Aless seul ? Non, elle n'en croyait pas un mot. Fallait qu'elle rentre, qu'elle arrive avec fracas dans son putain de baisodrome et qu'elle humilie cette fille. Oui, ça la purifierait, ça lui ferait un bien fou. Alors, pas vraiment gênée, elle se faufila, glissant son corps parfait entre l'encadrement de la porte et le corps peu vêtu de son ex. Certes, la fragrance d'Alessandro et son look débraillé-négligé matinal le rendait pire que canon, mais elle ne cédèrait pas, ça impliquait bien trop de choses, de promesses qui avaient été rompus, des rancunes et compagnie. Désormais, elle préférait en fait le savoir à droite et à gauche plutôt qu'en couple et heureux, au moins, tous les deux en étaient au même niveau et même s'il s'attelait à lui faire croire l'inverse, une petite part de lui ne devait pas avoir totalement effacée leur histoire. Alors pour le moment, elle pouvait toujours plus ou moins veiller sur lui en jouant les 'pique-assiette', et puis aussi lui demander un peu d'argent de temps en temps. De sa petite voix crystalline, baissant le ton afin de ne pas apeurer sa prochaine victime qui devait certainement encore dormir nue dans le lit de l'homme, elle articula :

"Le chiffre que tu veux...tant qu'il est suivi par trois beaux zéros !"

Et arpentant le couloir de l'immense appartement de son ex boyfriend, elle ouvra brutalement la porte de la chambre, la faisant claquer contre le mur, s'élançant telle une furie dans la chambre...vide. Etonnée, elle se stoppa net, faisant une drôle de petite moue surprise et défroissant sa jupe, elle fit demi-tour, pas vraiment gênée par le petit numéro qu'elle venait d'exécuter sous les yeux du jeune homme :

"J'ai cru voir un rat...alors je l'ai suivi jusqu'à ta chambre pour le tuer à coups de Jimmy Choo !"

Rien de plus banal quoi ! Retournant en direction de la cuisine, quelques croissants frais attendaient dans une panière, se mettant à table, elle en dévora un d'un coup de dent...C'est que ça nourrit pas des masses, les dettes.

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Alessandro était totalement blasé, et ça le surprenait. Il avait eu tellement peur de céder au moindre caprice de Tiz quand cette dernière l'avait quitté, qu'il s'était énormément endurci. Certes, il continuait à ressentir des choses pour la jolie blondinette, mais il se faisait violence, il voulait avoir le dernier mot. Et ces derniers mois avaient été tellement chauds, il prenait tellement de plaisir à être un Don Juan qui faisait souffrir les filles, qu'il ne comptait pas succomber tout de suite au charme de sa charmante ex-petite amie. Alors, si éloigner Tiz de sa vie voulait dire faire un gros chèque, il ferait un gros chèque. Toutefois, il avait envie de la taquiner, en souvenir du bon vieux temps, et même s'il avait envie de lui donner illico presto son chèque à 3 zéros, il voulait la voir sortir de ses gonds, et voir jusqu'où elle allait aller pour avoir cet argent. Si elle était venue frapper à sa porte, c'est que vraiment elle en avait besoin, et peut-être était elle prête à faire n'importe quoi pour l'avoir. Il pouvait peut-être la faire chanter, après tout, il pourrait même faire un prix de groupe pour Tiz' et sa soeur !

- Est-ce-que 0, suivi de trois zéros te conviendrait ?

Il avait dit ça avec un petit sourire sadique au coin des lèvres. Il s'attendait à tout de la part de Tiziana, même à ce qu'elle le frappe pour obtenir un bon gros chèque.
Il fut très surpris de la voir déambuler dans son couloir et ouvrir à toute volée la porte de sa chambre. Elle voulait baiser, c'est ça ? Sacrée Tiz' ! Malheureusement pour elle, Aless n'était pas d'humeur à baiser, il était en RTT jusqu'au soir, et il ne comptait pas faire d'heures supp. Toutefois, il suivit la jeune femme jusqu'à la chambre, ne comprenant absolument pas son comportement. Elle était toujours aussi barje à ce qu'il constatait. Un rat, et puis quoi encore ? Elle oubliait chez qui elle se trouvait. Qu'il y en ait dans les couloirs de son hôtel, ok, mais pas chez Alessandro Tomasi ! Il la suivit jusqu'à la cuisine, où il la vit dévorer sous son nez SES croissants frais. Elle était enceinte ou boulimique pour bouffer autant et aussi vite ? C'est alors qu'un cri du coeur sortit immédiatement de la bouche sexy d'Alessandro :

- Mais tu es complétement tarée Tiz' !

Son comportement n'avait jamais été sensé ni rationnel, mais là, c'était de la science fiction. La théorie de Tiziana enceinte pouvait alors se confirmer. Un trop plein d'hormones rendait folle la plupart des femmes, alors une qui l'était déjà à la base, ça pouvait donner ce résultat !

- Tiz', t'es enceinte ou quoi ? Si tu veux une pension alimentaire, tu peux toujours crever, je ne veux pas de descendance !

Alessandro tentait apparemment de faire de l'humour, pathétiquement hillarant. Bref, Tiz' savait d'avance que quoi qu'il puisse dire, il céderait et ferait le gros et sympathique chèque voulu, alors faisant une légère grimace, devant cet humour de bas étage, elle eut presque envie de ne point répondre, mais ne point répondre c'était un peu comme donner le dernier mot au jeune homme, et ça, c'était tout simplement hors de question. Même lorsque tout deux était un couple quasi parfait et parfaitement amoureux, elle ne pouvait supporter cette facheuse manie de vouloir toujours obtenir ce foutu dernier mot. Certes, à l'époque, elle pouvait faire un effort et tolérer mais depuis qu'ils étaient séparés la guerre avait été comment dire déclarée, et Tiziana ne laissait désormais plus rien passer. Alors, d'un air moqueur, elle répondit :

"Dis-moi chéri, t'as sucé un clown ce matin ? Et, tout en reprenant contenance ainsi que le sens des affaires, Un trois fera parfaitement l'affaire. Bien sûr, je te rembourserai...dès que j'aurai touché ma part de l'héritage..."

Attrapant le reste de la panière entre ses bras, la jeune Di Costanzo, alla diractement se caser sur le canapé, comme à l'époque. Retirant à l'aide de ses propres pieds ses chaussures, elle s'installa en tailleur, attrapant déjà la télécommande. Dans le genre squatteuse... La seule chose qui perturba son petit moment fut bien sûr, Aless' qui en faisait toujours des tonnes en prétendant maintenant le fait qu'elle était taré...De quoi parlait-il ? Du petit numéro qu'elle venait de lui offrir ? Comme s'il était pas habitué ce rabas-joie ! Puis, pire, il prétendit qu'elle était inceinte...

"Hey ! Du calme Nympho-boy ! Je préfèrerai mes crever les yeux qu'être enceinte de toi... Et même si c'était le cas, je te le dirai pas, histoire qu'il ne devienne pas aussi détraqué que toi... A la place de fliquer ma boulimie, arrête de foutre ton tuyau dans tous les trous du coin !"

Messages : 35 Date d'inscription : 11/07/2010

Elle ne voulait que 3000€ … Somme assez dérisoire pour le jeune Alessandro mais qui toutefois trouvait étrange. Si elle avait eu besoin d’argent pour se faire avorter, elle n’aurait pas eu besoin d’autant, à moins qu’elle ne soit déjà enceinte d’au moins 5 mois, ce qui était après tout fort possible vu les petits kilos superflus qu’elle semblait aborder, et donc qu’elle était obligée de se réfugier dans une clinique afghanne pour se faire charcuter.
Blasé, il lui fit son chèque qu’il lui balança en pleine figure, sans aucun ménagement. Elle lui tapait tout bonnement sur les nerfs, et même si elle était bonne, il n’était pas du genre à se laisser mener par le bout du nez par une petite blonde d’un mètre soixante, surtout quand la blonde en question avait été un jour celle qu’il croyait être la femme de toute une vie. Sa vie. Elle avait passé son tour, tant pis pour elle.
Mais apparemment, elle ne semblait pas avoir définitivement tourner la page puisqu’elle était tout bonnement en train de lui faire une scène de jalousie dans SON salon sur SON canapé, comme si elle avait toujours habité là. Elle ne se rendait donc pas compte que son canapé ne sortait ni de Fly ni d’Ikea, et qu’il fallait avoir genre un cul en or pour s’y asseoir. Et apparemment, il ne lui restait plus que le cul, car elle ne semblait pas rouler sur l’or, pour en arriver à quémander 3000 balles à son ex.
Se postant devant elle, histoire de faire déloger la sqatteuse qu’elle était en train de devenir, il lui dit sur un ton très sec et cassant :

- Maintenant que tu as eu ce pour quoi tu es venue te prostituer, quitte au plus vite cet appartement, avant que mon tuyau ne s’occupe de te remettre à ta place. C’est à dire plus bas que terre.

Il lui tourna alors le dos et alla se servir un verre de gin avec 3 glaçons, et attentit (im)patiemment que celle qui avait brisé son cœur en mille morceaux disparaisse une nouvelle fois de sa vie. Pour toujours.

Les yeux ronds, Tiz n'en croyait tout bonnement pas ses oreilles. "Prostituer" qu'il disait ? Le terme la glaça sur place et même si monsieur la menaçait d'utiliser son fameux et si légendaire "tuyau" pour la rabaisser plus bas que terre, elle n'en avait pas besoin, ses mots l'avaient fait à sa place. C'était pire qu'humiliant, c'était pire que rabaissant. Durant un instant, elle resta figée, ne sachant plus quoi dire face à ce crétin à qui elle avait un jour donné son coeur...C'était officiel, Alessandro ne devait plus avoir le moindre foutu sentiment pour elle, pour la traiter de la sorte. C'était fini, il n'y avait plus de retour possible, plus d'espoir. La jeune italienne se pinça les lèvres, sentant ses yeux la piquer. Elle allait quand même pas se mettre à pleurer devant lui, oh non, ça jamais, ce minable ne méritait pas une seule de ses larmes. Alors, se relevant, un air froid sur le visage, elle s'empara du chèque. Elle préfèrait encore se prostituer pour de vrai plutôt que d'accepter cet argent en fin de compte...Cela lui ferait bien trop plaisir, cela lui donnait bien trop de pouvoir sur elle. Attrapant le chèque entre ses mains, elle le déchira en deux, laissant les deux bouts s'échapper de ses mains pour rencontrer le sol. Elle avait officiellement plus rien à faire ici, plus jamais elle ne refouterait les pieds ici. Le poussant d'une épaule, elle se dirigea d'un pas décidé vers la porte :

"Félicitation Tomasi, tu as gagné...Tu es le plus fort. La prostituée s'en va pour de bon et ne reviendra jamais reposer son cul sur ton fameux canapé."

Tiz' sentait les larmes monter, fallait qu'elle quitte ce lieu maudit au plus vite, fallait qu'elle le raye de sa vie. Elle était désormais seule, plus seule que jamais.