Pour un infidèle [PV Andrea]

Depuis ce qu'il s'était passé au Dolce Caffè la nuit dernière, Alissa n'avait pas pu rentrer chez elle. Elle ne pouvait tout simplement pas voir son fiancé en face, faire comme si rien ne s'était produit. Elle était trop mal, elle en tremblait encore de tout son être. Pourquoi fallait-il qu'elle soit amoureuse de cet homme ? Quel était ce putain de lien qui les unissaient à chaque fois ? Bien entendu, Alissa savait très bien quel était ce secret qui les liait. Elle était même la seule à le connaître, et ce poids était devenu trop lourd pour ces maigres épaules. Elle n'avait plus la force d'assumer seule cette responsabilité et pourtant, elle savait que si elle parlait, elle mettait tout sa vie en jeu, tout ce qu'elle avait construit jusque là, tout ce pour quoi elle s'était battue. Si elle parlait, la vie de plusieurs personnes allait basculer par sa faute. Mais comment pouvait-elle faire autrement ?
C'est pourquoi, alors qu'il n'était même pas 6 heures du matin, Alissa déboula chez son meilleur ami, chez la seule personne capable de la calmer, de la raisonner, de l'apaiser, après son fiancé, bien évidemment. Elle avait les clés de chez lui, ils avaient toujours fonctionné ainsi. Bien entendu, maintenant, Andrea ne vivait plus seul, mais Alissa s'en moquait bien, elle avait besoin de son meilleur ami. MAINTENANT.
Elle entra dans la chambre à coucher encore dans la pénombre, et trouva les deux corps entrelacés du jeune couple. ELle s'approcha doucement d'Andrea, pour ne pas réveiller sa compagne, et se pencha vers lui pour lui murmurrer à l'oreille :

- Andrea, réveille toi, il faut que je te parle de toute urgence.

Elle le regarda ouvrir les yeux, légérement interloqué sans toutefois être surpris de la voir en pleine nuit dans sa chambre, et elle quitta la pièce pour l'attendre à la cuisine, où elle se servit un grand verre d'eau au robinet. Quand elle vit son ami arriver, les yeux encore endormi, la chevelure en bataille et oh combien sexy dans son petit shorty moulant, elle se précipita sur lui, et se laissa enlacer par ses bras musclés. Elle fondit alors en larmes et lui dit :

- J'ai fais une grosse bêtise Andrea. Une très grosse ... Et je ne peux en parler à personne ...

Messages : 112 Date d'inscription : 25/06/2010

Andrea dormait paisiblement... Non franchement, c'était une des rares nuits qu'il allait pouvoir comptabiliser comme étant complète. Dormir comme un bébé semblait être un lointain souvenir. Tout ça parce qu'il n'avait pas la conscience tranquille. Enfin, n'allez pas croire qu'il se condamnait seul à l'insomnie ! Non, non ! Il prétextait seulement devoir travailler plus tard, restant dans le living-room avec son ordinateur portable, et laissant sa belle aller se coucher seule. Il espérait toujours qu'elle allait s'endormir avant qu'il ne la rejoigne. Ça ne changeait rien à ce qu'il faisait dans son dos certes, mais sans qu'il ne puisse l'expliquer il se glissait sous les draps avec le cœur moins lourd. C'était bien con, mais c'était tout lui ! Ce soir, ça n'avait pas été le cas... Et pour cause, à peine était-il sortit de la douche, que sa compagne s'était littéralement jetée sur lui, telle une vraie tigresse. C'est sûr qu'en se dépensant ainsi, on s'endort aisément ! Et c'était avec Elisea dans les bras, blottie contre son torse, qu'il l'avait fait.

Bien loin de se douter qu'on viendrait le réveiller à 6 heure du matin ! Quoique... Avec Alissa, il fallait s'attendre à tout et être prêt à tout moment ! Ils partageaient une amitié qu'Andrea jugeait comme parfaite, sans failles. Elle était sa complice, son petit ange gardien. Elle était le genre d'amie qui peut vous appeler à 3 heure du matin pour vous annoncer qu'elle venait de buter quelqu'un et qu'elle avait besoin d'un homme fort pour cacher le corps. Et Andrea était la bonne poire qui prenait une pelle pour aller creuser un trou au fond du parc de la résidence !

Cette fois-ci, pas de macchabée... Simplement le murmure d'une meilleure amie au creux de l'oreille et un réveil en douceur malgré l'urgence de cette requête. Andrea ouvrit doucement les yeux, grimaçant légèrement et faisant attention à ne pas trop bouger pour ne pas déranger Elisea. Il eut à peine le temps de tourner la tête pour voir Alissa dans sa chambre – ce qui ne l'étonna pas plus que ça à vrai dire – que déjà elle disparaît dans le salon. Il déposa un baiser sur le front de sa compagne, se dégagea de leur étreinte et s'empressa d'enfiler son boxer pour rejoindre son amie. Elle était plantée là, visiblement déboussolée. Elle se glissa entre ses bras et il l'enlaça tendrement, cherchant à la réconforter du mieux qu'il pouvait.
« Chuuut... Calme-toi, et explique-moi ce que t'as fait de si dramatique pour te mettre dans cet état. »

Les bras d'Andrea étaient si rassurant. Bien plus rassurants que ceux de Donatello dans lesquels elle était il y avait encore quelques heures. Ils étaient surtout moins stressants que ceux d'Antoni. Elle redoutait que son fiancé la touche après ce qu'elle venait de faire. Elle angoissait à l'idée d'affronter son regard, son sourire, ses baisers, ses carresses. Andrea lui était tellement neutre. Il était sa bouffée d'oxygène. Celui qu'il fallait dans cette situation où elle aurait pu se jeter du toit de la résidence tant elle lui était insupportable ! Heureusement, son meilleur ami qui était tout pour elle allait pouvoir régler tout ça. Tel un super héros, quand Alissa lui aurait tout raconté, tout expliqué, depuis le début, sans négliger aucun détail, il aura une réponse à lui apporter. Il ira sauver sa soeur de coeur et fera de sa vie un long fleuve tranquille. Du moins l'esperait elle.
Alors qu'elle tentait de calmer ses sanglots dans les bras d'Andrea, essuyant ses larmes sur le torse musclé et encore chaud du jeune homme, Alissa tenta de trouver par quel endroit commencer. Elle avait déjà vaguement évoqué le malaise qu'elle ressentait vis à vis de Donatello. Mais là, ça dépassait tout ce qu'Andrea pourrait tolérer. Il haïssait ce mec et Alissa craignait tout de même sa réaction. Et s'il allait le tuer ? ELle s'en voudrait toute sa vie de voir Andrea derrière les barreaux à cause d'elle. Dans un soupir, elle essuya ses dernières larmes avec le revers de sa main droite, elle avait de toute façon suffisamment pleurée pour l'année, et lui dit :

- Tu dois me promettre avant tout que tu ne le tueras pas. Promets le moi Andrea sinon je ne pourrais même pas t'en parler et ça me bouffera.

Pour se calmer, elle alla se servir d'elle même un verre de vodka dans le bar d'Andrea. Cela devait faire au moins des années qu'elle n'avait pas bu un verre d'alcool devant son meilleur ami, mais là, elle en avait vraiment besoin si elle voulait tout lui dire. Avalant son verre cul sec, sous le regard ahuri d'Andrea, elle finit par lui dire :

- C'est Donatello. Il s'est passé quelque chose ce soir ...

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Par moment Alissa avait un petit coup de déprime, ça n'était pas rare... Andrea avait l'habitude de lui remonter le moral quand cela était nécessaire. Mais de là à ce qu'elle vienne le réveiller à 6 heure du matin, pour finalement fondre en larmes dans ses bras, c'est que ça devait être sérieux. La gardant tout contre lui le jeune homme restait silencieux. Il ne savait pas encore de quoi elle parlait et préférait ne rien dire. Il ne loupait jamais une gaffe, alors s'il ne voulait pas aggraver la situation mieux valait se taire. Il passa sa main dans le dos de son amie, se voulant réconfortant au possible. Il voulait qu'elle se calme... Les problèmes auraient bien le temps de venir par la suite. Ce qui lui importait en premier lieu, c'était le bien être de la brunette... Il la serra tout contre lui encore un moment, et finit par froncer les sourcils quand il la vit se reculer, sécher ses larmes et lui demander de rester calme. Pouvait-il tenir une telle promesse ? Si elle pensait qu'il était possible qu'il en perde son sang froid, il redoutait le pire... « Ne pas le tuer... » Qui ça ? Antoni ? Ça l'étonnerait tiens ! Ce mec était un véritable amour avec Alissa... Le petit ? La bonne blague ! Bizarrement, il avait un mauvais pressentiment. D'un signe de la tête, il acquiesça, tout ça parce qu'il souhaitait l'entendre se confier. Elle pouvait lui faire confiance... S'il ne tuait pas ce type, il pourrait toujours l'amocher.

Alissa n'était pas bien du tout, cela se lisait sur les traits fins de son visage mais aussi dans son attitude. Elle prit la direction du bar et se servit un verre de vodka, ce qui étonna Andrea. Ça faisait des années qu'il ne l'avait pas vu toucher à une goutte d'alcool, probablement depuis la naissance du petit bout de chou... Le couperet tomba et cela ne fit que confirmer ce qu'il craignait.
« Quelque chose ? C'est-à-dire ? Alissa, qu'est-ce que t'as fait ? » Il n'y avait aucun reproche dans ses intonations, ni même d'agacement, alors qu'il bouillonnait de l'intérieur. Ils avaient rapidement et très brièvement abordé le sujet il y a peu de temps... Clairement, Andrea lui avait fait part de son ressenti. Et pourtant ce dernier n'était pas nouveau. Il détestait ce Donatello et avait mis en garde sa meilleure amie. Au final, elle atterrissait dans son salon à l'aube, les joues souillées de larmes.

La messe était dite. Alissa ne pouvait plus faire marche arrière. Certes, elle aurait pu partir d'ici en courant, mais Andrea savait où elle habitait, il la retrouverait. Il irait même jusqu'à casser la gueule à Donatello pour savoir ce que ce dernier lui avait fait. Elle n'avait donc plus le choix, elle était coincée et devait continuer sur sa lancée ! Si elle n'arrivait pas à parler à Andrea, alors jamais elle ne pourrait le faire auprès d'Antoni, et ça serait encore bien pire.
Bien sûr, elle aurait pu mentir. Dire qu'elle avait juste péter un câble, qu'elle ne savait plus ce qu'elle faisait ni disait. Qu'elle était juste fatiguée. Qu'elle était peut être un peu troublée, mais c'est tout. Elle pouvait en effet dire tout ça, mais Andrea connaissait suffisamment sa meilleure amie pour savoir qu'Alissa n'était pas du genre à perdre son sang froid pour une broutille. Elle était toujours forte. C'était elle le pilier du couple d'amis. Si elle était là, en train de craquer dans son appart à 6h du mat, c'est qu'il y avait une bonne raison.
Elle aurait pu dire que Donatello l'avait violé, à nouveau. Après tout, elle était presque persuadée que ce dernier ne chercherait même pas à nier tant il était écorché vif et qu'il était persuadé qu'il ne faisait que du mal aux personnes qui l'entouraient. Alissa passerait ainsi à nouveau pour la victime et tout se terminerait en happy end pour elle. On lui donnerait peut être même une médaille.
Mais elle en avait assez de tout ça. Elle voulait que la vérité éclate. Elle ne pouvait plus porter encore longtemps ce lourd secret. Andrea était la seule personne qu'elle connaissait qui pourrait encaisser ce qu'elle allait lui dire, du moins le pensait elle.
Elle prit alors sa respiration, comme si elle allait se jeter à l'eau, contrôlant ses larmes, ravalant l'énorme boule qu'elle avait de coincée en travers de la gorge, et réussit à articuler difficilement :

- Je crois que je suis amoureuse. Je crois que je l'aime, depuis le début, depuis toujours.

Ne supportant pas d'être debout après avoir dit de telles paroles, Alissa alla s'installer sur le canapé d'Andrea, se recroquevillant sur elle même et s'enroulant dans le plaid qui était posé sur le dossier du canapé. Elle avait l'habitude de faire ça, à chaque fois qu'elle venait voir Andrea après une dispute conjugale ou une altercation avec sa mère. Mais cette fois, c'était bien plus grave. Les conséquences seraient irrémédiables, elle le savait.

- On s'est embrassé, on s'est embrassé parce que je le voulais et ...

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Andrea se sentait bien con. Il attendait que sa meilleure amie lui déballe cette horrible révélation, comme un idiot, en caleçon dans le living-room à six heure du matin. Quoi de plus normal franchement ? Ça n'avait rien à voir avec ces mecs étranges qui à une heure si matinale dormait paisiblement dans les bras de leur bien aimée... Bah non ! Quand elle lui parla de Donatello, son sang ne fit qu'un tour et instinctivement il serra les poings. Ce mec n'en avait pas suffisamment fait ? Il méritait des tartes... Un bon coup en pleine face, ou ailleurs tiens... Ça ne lui ferait que du bien à ce pervers demeuré ! Andrea ne pouvait pas se l'encadrer. Étonnant, aux vues de mon récit, n'est-ce pas ? Le jeune Ferrucci voyait en sa meilleure amie l'équilibre d'un amour sincère. Le couple qu'elle formait avec Antoni semblait si solide, si fort. Malgré ce qu'elle avait pu traversé avant la naissance de leur fils, ils avaient su garder la tête haute et se montrer bien courageux. Se serrant les coudes, ils s'étaient relevés de tout ça quand d'autres auraient sombré dans un malheur sans nom. Andrea voyait en cette famille le bonheur. Celui qu'il aurait peut-être un jour. Ou non, s'il continuait ses conneries. Bref, il les respectait énormément et rageait lorsqu'il voyait un petit con du style de Donatello s'approcher d'eux et menacer de tout foutre en l'air.

« Et moi, je crois que ce n'est pas ton premier verre... » -répondit-il simplement en la fixant bizarrement. Elle déraillait, il n'y avait pas d'autre explication possible au discours qu'elle venait de lui tenir. L'aimer ? Mais elle était timbrée !
« Dis-moi qu'il y a une caméra planqué dans mon appartement et que tu me fais une blague franchement pourrie... » Maintenant, il la suppliait du regard. Il espérait vraiment qu'elle se foutait de sa gueule, parce que lui c'était loin de l'amuser. Elle avait l'air si mal qu'il se doutait que tout cela transpirait de sincérité. Ça le rendait malade. Et puis il la vit se diriger vers le canapé, où elle prit place. Puis elle s'enroula dans le plaid, ce qui était très mauvais signe. Oh oui, il savait ce que cela signifiait. S'approchant doucement, tout en se frottant la nuque, il ne savait plus quoi dire. Jusqu'à ce qu'elle poursuive...
« Tu as QUOI ?! Tu me parles bien de cet ordure ? Tu as embrassé cet enfoiré ? Tu... Alissa ! » Là, il avait envie de l'engueuler.

Alissa savait qu'elle avait fait le bon choix en venant se réfugier chez Andrea. C'était en voyant sa réaction qu'elle comprit qu'elle avait fait là sa plus belle connerie et que tout ceci devait immédiatement cesser. Pour le bien être de tous. Andrea, c'était un peu l'homme spirituel de sa vie. Celui avec qui il ne se passerait jamasi rien sexuellement, mais qui était tout pour elle. Un Antoni sans l'option sexe. Alors le voir dans cet état, c'était comme anticiper la réaction de son fiancé, et même si elle n'était pas dans son état normal, il ne lui fallut pas plus longtemps pour comprendre que si jamais toute cette histoire venait à parvenir aux oreilles d'Antoni, elle ne donnait pas cher de leur couple. Et ça, même pour Donatello, elle n'en était pas capable.

- Je t'en prie Andrea, ne dis rien, je suis suffisamment mal.

Les larmes coulaient le long des joues déjà bien rougies d'Alissa. La dernière fois qu'elle avait autant pleuré était certainement le soir où Donatello l'avait laissé pour morte après l'avoir violée, abandonnant son corps nu et souillé allongé sur sol de sa chambre, quasiment inerte. Elle avait pleuré ainsi alors de longues heures dans les bras d'Antoni et d'Andrea. Elle se souvenait alors la promesse que les deux jeunes hommes lui avaient faite. Et rien que d'y repenser, Alissa préférait ne pas imaginer ce qui pourrait se passer si Andrea passait réellement à l'action.

- Antoni ne doit jamais l'apprendre. Promets moi que tu ne diras rien, et surtout que tu ne feras rien à Donatello. Tout est entièrement ma faute. Promets le moi Andrea.

Elle avait le regard suppliant du chat potté de Shreck, avec ces yeux là, elle arrivait toujours à amadouer Antoni, elle pensa donc qu'avec Andrea, ce serait un jeu d'enfant.